Thérapie et Chamanisme

La voie juste

 

 Le chemin parcouru dans la justesse est celui qui consiste à vivre avec un idéal adapté à ses capacités du moment. Les donneurs de leçons de sagesse proposent des parcours qui ne sont pas systématiquement adaptés à chacun, ils incarnent une étape sur le chemin. Mais avez-vous conscience de votre situation sur le long ruban de vie sans début ni fin ? Vos aspirations sont-elles réellement adaptées à ce que vous êtes aujourd’hui ? Ou bien sont-elles si belles si pures si généreuses que vous en éprouvez du découragement, de l’impuissance à les vivre qui vous font vous arc-bouter contre vents et marées pour atteindre l’inaccessible étoile. Votre effort volontaire soutenu, bien qu’irrégulier, vous donne t'il de la joie de vivre ? Donne t'il envie à votre entourage de vous imiter, de partager avec vous un bonheur tant attendu ? Ou bien cet idéal élevé vous rend t’il austère, sévère, intolérant au point de vous sentir seul ou incompris ?

 Peut-être vous faut-il faire preuve de plus de lucidité, de plus d’humilité par voie de conséquence ? Etes vous en train de penser que votre sacrifice vous paiera en retour tôt ou tard d’un paradis, peut être après votre mort ?

 Etre dans la justesse c’est utiliser au mieux ce que vous avez de potentiels et ce que vous êtes aujourd’hui pour vivre une vie de croissance personnelle. Ce n’est peut-être pas en cherchant délibérément ou désespérément à vivre dans la restriction, l’ascèse et autres attitudes vous privant d’honorer la vie dont vous êtes dépositaire depuis la naissance jusqu’à la fin de vos jours ? Si vous désirez le bonheur vous vivrez dans l’attente et l’anxiété tant que vous ne l’aurez pas obtenu. Et puis ce que vous aurez désiré si ardemment, une fois que vous l’aurez obtenu soit vous en serez déçu, soit vous le perdrez.

 Etre dans la justesse n’est-ce pas faire de ses jours et de ses nuits une cérémonie de célébration de la vie sacrée dont nous sommes le temple ?

 Le comportement de justesse donne le courage d’accepter avec joie et intérêt de traverser les situations quelles qu’elles soient sans vous rebeller ni gémir sous prétexte qu’elles ne sont pas conformes à vos attentes. Ces attentes sont de même nature que celle des idéaux et des aspirations trop élevées. Elles peuvent engendrer l’impatience, l’avidité, la colère, le découragement, la dépression, l’intolérance. Mais aussi elles sont à l’origine de maux  physiques et de maladies plus sérieuses.  

 L’attitude d’acceptation n’a rien de commun avec la résignation. Autant la résignation consiste à être passif, autant l’acceptation est dynamique. Accepter c’est laisser la situation, et tout ce qu’elle contient d’éléments enrichissants quant à la compréhension de nos mécanismes qui l’ont mises en place, nous enseigner et nourrir la conscience du sens de notre vie.

 La résignation quant à elle génère une attitude pessimiste et auto dévalorisante. Dans un premier temps elle ne rend pas grâce à la création. Par contre, dans une étape ultérieure la résignation pousse à un tel désespoir que l’instinct de survie se réveille et pousse le corps et la personnalité à développer l’envie de vivre avec force et intensité. Tout espoir reste permis quelle que soit le stade où nous en sommes après être descendu au plus profond de la non vie (rigidité, sévérité, intolérance, désabu…) l’impulsion de vie fondamentale présente en chacun ne s’avoue jamais vaincue .Elle réveille un besoin de changer,une envie de comprendre les raisons des souffrances récurrentes pour les faire disparaître. Le "mal de vivre", le "mal-être" poussent à chercher des solutions. Devant la difficulté à résoudre rapidement et facilement les symptômes et les manifestations émotionnelles douloureux s’impose la réflexion pour comprendre leurs raisons d’être. 

 

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Tout un cheminement intérieur devient alors envisageable. Le besoin de compréhension encourage à entreprendre une démarche volontaire pour explorer  l’intérieur de soi pour trouver des explications  au malheur. La justesse dépasse le domaine du comportement. Elle puise sa réalité et sa puissance dans l’être profond. La véritable joie de vivre ne peut être émise que depuis l’intérieur vers l’extérieur. C'est-à-dire qu’il faut avoir compris et intégrer ce principe essentiel : la souffrance provient de la résistance au changement et de la croyance que les autres sont la source de tout : du bonheur et du malheur. Cette illusion profondément ancrée engendre des modes de pensées prédateurs qui eux-mêmes aboutissent à des paroles et des gestes tout aussi prédateurs. Nous dépendons d’autrui au point que nous ne nous connaissons qu’à travers le regard des autres. Cette forme de dépendance génère la jalousie, l’exclusivité tout comme le rejet l’agressivité, la colère, la violence.

 Quant au changement il peut se faire  par le biais de l’acceptation et de la patience, de la compréhension assidue et de la vigilante clairvoyance.

 Dés lors que l’on commence à réaliser cela, nous sommes amenés à chercher en soi d’autres solutions qui puissent nous libérer de la souffrance, du désespoir dû à l’impuissance à obtenir ce bonheur qui parait inaccessible. En fait il n’est inaccessible que parce qu’il n’est pas légitime dans la forme que nous voulons lui donner. Nous cherchons par tous les moyens le bonheur qui dure d’une part, et qui viennent plus des autres ou de situations extérieures que de  notre qualité d'être d’autre part. Cette attitude est à l’origine du désir de posséder et de la peur de perdre ou de manquer. Alors apparaissent la jalousie, l’égoïsme, l’avidité qui représentent une attitude de non respect d’autrui.

 En résumé, la première règle de justesse est d’accepter de traverser les situations de la vie en explorateur curieux, de découvrir et d’apprendre de chaque détail : expérimenter, découvrir, comprendre.

 Deuxième règle de justesse. Le bonheur ne peut être la satisfaction de désirs impérieux, égocentriques et prédateurs, c'est-à-dire au détriment des autres.

 Troisième règle de justesse. L’important est le chemin et non pas le résultat que l’on vise.

 En effet, plus on avance sur le chemin de la connaissance de soi plus on entre en contact avec le plaisir de découvrir ce que nous sommes réellement au fond de nous même par l’exploration et la compréhension des mécanismes psychologiques et émotionnels qui constituent notre personnalité.   

Quatrième règle de justesse. C’est le principe de reconnaissance de la loi de cause à effet.

 Rien de ce que nous traversons dans la vie ne nous est étranger. Nous vivons les événements que nous avons engendrés par nos attitudes et paroles mais aussi par nos pensées insistantes et puissantes en intensité émotionnelles. Le présent est issu du passé qu’il soit récent ou lointain. Cette quatrième règle n’est pas accablante pour celui ou celle qui ne voit pas le bonheur comme un état permanent de confort proche de l’inconscience dorée ! Elle est une source d’espoir immense parce qu’elle propose de vivre le présent en conscience : c'est-à-dire que chaque instant de la journée est créateur de sensations et de situations à la mesure de notre qualité d’être et de penser.

 Dès lors que l’on trouve de l’intérêt à contempler notre mode de vie pour en retirer encore plus de compréhension, nous découvrons une version nouvelle de la passion. Par contre vivre et contempler nos expériences sur un mode uniquement émotionnel ne peut apporter aucun éclairage suffisant pour s’élever ou se dégager du comportement ou de la situation. Dès lors que l’on ne vit les  expériences que sur le plan physique et émotionnel sans pouvoir faire appel à la compréhension et à la clairvoyance que donne une vision plus généreuse, élevée au-dessus des tourbillons émotionnels par une réflexion philosophique (c’est à dire un niveau de conscience supérieure), nous ne pouvons que stagner dans nos marasmes souffrants. Ce qui va alimenter la frustration, la colère, le sentiment d’injustice, l’apitoiement sur soi. Mais une fois cette étape consommée, l’appel de l’âme se fera sentir plus fortement et permettra une ouverture vers une issue lumineuse.

   

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Cinquième règle de justesse : la passion de la conscience supérieure. Qui n’a connu la passion dévorante pour un être ou une idée ? Cette passion qui nous fait tout oublier de ce qui ne la concerne pas et qui ruine notre santé, notre lucidité et nos relations avec l’entourage et le monde.

 La passion juste est celle qui transporte dans un état de gratitude envers la vie et les êtres parce que nous sommes capable d’être au milieu du monde sans être dévoré par les attentes. Cette passion juste donne la joie, l’enthousiasme et l’intensité de se sentir vivant avec ses 5 sens. Nos sens sont alors devenus des fenêtres ouvertes sur l’extérieur afin que le meilleur de soi contenu à l’intérieur puisse jaillir à l’extérieur en une gerbe de cadeaux et d’offrandes. La passion et la justesse offrent de vivre non pas dans l’avidité de la consommation mais dans l’exultation d’offrir. La passion pour un être est juste dans la mesure ou elle permet aux deux êtres de croître en cherchant à échapper à la souffrance : c'est-à-dire de gagner en autonomie, en liberté d’être que l’on accorde à l’autre tout autant qu’à soi. La passion juste rend libre et développe l’envie de créer, d’explorer et d’entrer en relation avec le monde.

 Le chamanisme contemporain enseigne une façon de vivre qui repose sur l’envie d’apprendre et d’évoluer en osant explorer les mystères de la vie, l’au-delà des apparentes limites derrière lesquelles nous nous abritons .Il est alors un outil thérapeutique efficace contre le manque de confiance en soi et toute autre forme du manque d’affirmation de soi. Alors que la tendance actuelle est plutôt d’appréhender les réalités de ce monde intellectuellement et virtuellement, la sagesse  chamanique propose de vivre des expériences qui sortent de la routine lénifiante pour développer une capacité à entrer en relation avec soi et la vie tout autour, profonde, sincère, généreuse et joyeuse.  Pour cela les cinq sens seront sollicités de manière à autoriser l’être dans son intégralité à ressentir et réellement savoir ce qui est vrai, juste et bon pour lui, indépendamment des influences extérieures. L’usage de nos sens est aujourd’hui sous le dictat d’une programmation dont l’origine est multiple. Nous sommes influençables du fait de notre vulnérabilité émotionnelle qui vient de peurs nombreuses comme d’être seul ou  de n’être pas à la hauteur ou bien encore de  manquer etc... En conséquences ce que nos cinq sens pourraient découvrir qui ne serait pas perçu comme étant «raisonnable» mais pourtant intéressant et pourquoi pas exaltant sera censuré par la «tour de contrôle» du cerveau gauche asservi à la raison trop souvent limitée par la peur. Le chamanisme que je propose opère une sorte de rééducation sensorielle pour que la sensualité se libère de certains blocages afin qu’elle devienne source d’intuition, d’imagination créatrice, de plaisirs généreux et d’un bonheur communicatif !

 

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