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Pensées
Vous trouverez sur cette page différentes pensées mises en mots... Cliquez sur les liens en vert pour accéder directement à un texte : 1. Le Jeu, l'humour, la joie, l'amour 2. Le bonheur d'être en relation 3. Le chamanisme d'aujourd'hui
la joie, l'amour
Qui d'entre-nous n'aspire pas au plaisir et à la joie de vivre? N'avons-nous pas envie de nous sentir sans carcans et légers au quotidien? La vie est-elle meilleure quand nous la prenons tant au sérieux que nous en oublions d'en jouir? De quoi sommes-nous prisonniers pour ne plus connaître qu'occasionnellement le bonheur simple d'exister?
Redevenir simple Se révéler tel que nous sommes n'est pas confortable tant notre peur de ne pas être reconnu aimable ou brillant est forte. Pourtant se voiler la face, en se cachant à ses propres yeux comme au regard des autres, ne fait qu'enraciner plus profondément notre crainte et rend plus douloureuse notre vie au quotidien. Vivre en se donnant du mal pour paraître ce que nous ne sommes pas nous enferme dans le déni de soi et nous voue au sentiment de solitude, surtout lorsque nous sommes face à nous-même. Où sont la joie et le bonheur ? Se remettre en jeu pour être dans notre «je» authentique La confiance en un « soi » vrai et la confiance dans le vrai des autres se nourrit et s'entretient en osant remettre en jeu régulièrement ce que nous croyons savoir et ce que nous pensons être ou paraître. Il s'agit d'une remise en jeu de ce que nous avons de principes et de certitudes qui nous servent de protection et de faire-valoir. Armures de chevalier aux aspirations idéalistes ou bien uniformes (dictés par les modes) qui sont des signes d'appartenance à un groupe socio-culturel dans le but d'être dans une conformité rassurante. Ce ne sont que des apparences qui nous séparent de notre être profond et de nos vrais désirs. Ce sont des masques qui voilent une véritable connaissance de soi, cette partie essentielle que nous ne connaissons pas ou si mal.
Etant coupé de soi parce que, dans l'inconscience de nos ressentis profonds, nous connaissons la frustration du plaisir et de la joie. En contrepartie, nous nous pensons en sécurité en nous conformant à la normalité incarnée par le plus grand nombre. Ce qu'il nous reste de possible, c'est de vivre par procuration une vie excitante de gagnant, de battant ou de célébrité en se projetant dans la vie fantasmée des «vedettes du petit ou grand écran» ou «des héros de la littérature»!
Le rêve de bonheur devient inaccessible tant il est éloigné de notre réalité. Nous sommes confrontés à notre impuissance à réaliser les rêves formatés par la société de consommation avec ses valeurs individualistes qui prônent « l'excellence ». De part son inaccessibilité, pour la plupart de ses valeurs, cette incapacité à atteindre l'idéal engendre la désillusion, la frustration, la jalousie, l'amertume et la mauvaise estime de soi. Ce sont là les ingrédients de la colère et de la violence.
La souffrance initie le changement Le mal-être, que procurent ces émotions qui nous enfermement, nous mettra sur la voie du désir de changer. La quête du bonheur est une aspiration présente en chaque être, bien qu'elle soit plus ou moins maladroitement exprimée. Tout d'abord, la recherche d'un mieux-être commence par la volonté de supprimer le mal-être. Elle nous pousse à déverser notre colère sur des boucs émissaires. La mauvaise estime de soi génère des attitudes d'autodestruction ou de destruction. Dans un premier temps parfois, elle est absorbée en soi jusqu'à une certaine limite. Cela dépend du caractère de chacun. Selon que nous sommes plus ou moins introvertis, nous pouvons aller jusqu'à la somatisation dramatique. Les tensions inhibées font un travail de sape qui nuit à la bonne santé morale et physique. Pour ceux qui appartiennent au groupe des extravertis ou catalogués en caractérologie comme « primaires », par opposition aux « secondaires » qui ne réagissent qu'après un certain laps de temps d'inhibition de la charge émotionnelle, la souffrance sera expulsée avec plus ou moins de violence vers l'entourage. Dans tous les cas, il s'agit d'une violence destructrice. L'énergie du désir de vivre heureux est fortement contrariée. Cette souffrance est insupportable au point de provoquer des maladies, de faire vieillir et mourir plus ou moins rapidement et dans de mauvaises conditions !
Naissance de l'ironie Avec le temps et si nous avons de la ressource intellectuelle et une structure émotionnelle plutôt canalisée, on se lance dans la recherche de solutions autres. Tandis que la compréhension de notre fonctionnement psycho-émotionnel fait son chemin, l'instinct de survie développe naturellement des comportements moins directs de soulagement de la souffrance. C'est ainsi qu'apparaît une stratégie de « distanciation » telle que l'ironie. L'ironie est une attitude agressive. Mais elle est plus intelligente que celle qui consiste à décharger son malheur directement sous forme d'agression physique ou verbale sans égard sur autrui. Elle est le mélange d'une émotion violente destructrice (par exemple: je me sens inférieur face à une personne dont l'opinion qu'elle a de moi m'est importante, j'ai peur d'être dévoilé et rejeté) et d'un réflexe de retenue. Malgré la panique ressentie, nous réalisons que nous ne pouvons pas résoudre la situation en éliminant l'autre. Alors par le biais de l'ironie nous allons essayer de diminuer en le critiquant sur le mode « léger » de la plaisanterie. En prenant le parti de faire rire, nous diminuons le risque de recevoir une réaction violente de la part du bouc émissaire, victime quoiqu'il en soit d'une agression plus ou moins déguisée. L'ironie demeure un geste non respectueux de soi quand nous nous prenons pour cible. Il s'agit bien encore d'auto-dévalorisation. Et dans le cas où l'acte ironique vise un tiers, nous sommes dans le déni de notre émotion autodestructrice que nous dirigeons vers un bouc émissaire. C'est une agression que nous ne voulons pas ou ne pouvons pas nous avouer. Comme une agression en entraîne une autre, en retour par la réaction hostile de la personne visée et atteinte, force nous sera de constater que l'ironie n'est pas la solution .
L'humour respectueux Notre cheminement intérieur, accompagné par la culpabilité et grâce à la réaction du bouc émissaire, nous amènera à réaliser que l'autre n'est pas le problème. En conséquence, nous canaliserons nos émotions de manière à aboutir à l'expression indispensable de la souffrance sous une forme plus positive que rend possible l'humour. Pouvoir rire de soi prouve que nous sommes capable d'assumer notre part de responsabilité dans le problème rencontré. Aussi douloureuse que notre situation ai pu nous apparaître, nous nous apercevons que nous en avons eu une perception doloriste, dictée par notre comportement de «victime», c'est à dire non-responsable. Si nous transformons l'ironie en humour, nous devenons capable de dédramatiser notre appréciation dramatique des évènements. Prendre le temps de respirer pour couper avec l'état de tension qui emprisonne la conscience et la lucidité. Il s'agit là d'un progrès considérable sur le long chemin qui mène à une vie meilleure. Vivre sa vie en dramatisant c'est s'apitoyer sur soi. Notre besoin d'attention, d'amour et de reconnaissance nous incite à faire réagir la ou les personnes dont on attend beaucoup. Pour cela soit nous suscitons leur admiration, soit, le cas échéant, nous suscitons la pitié, soit par le biais de l'ironie nous obligeons l'autre à «encaisser» un mauvais coup (critique pour le dévaloriser). La plaisanterie et le rire ne sont-ils pas des moyens d'alléger l'atmosphère et d'élever le débat? Ils permettent de donner de l'espace dans un contexte émotionnel tendu donc d'élargir le point de vue étroit. L'effet est ressenti physiquement et psychologiquement. Ils ouvrent une fenêtre sur le ciel ! L'humour donne une vision plus élevée et plus large de l'existence. Il met de la légèreté dans notre quotidien qui s'en trouve comme aéré et éclairé. Libérant de l'espace pour le rire, générant de la joie, le sens de l'humour est une qualité précieuse. Il rend possible une relation aux autres plus spontanée qui permet de fissurer et, pour finir, d'ôter les masques derrière lesquels nous nous cachons. Avec la puissance de l'humour et le défoulement que le rire permet, notre goût pour la gravité et la dramatisation narcissiques s'estompe, laissant de plus en plus de place à des comportements naturels et déclenchant plus d'empathie mutuelle. Nous nous ouvrons pour offrir notre humilité . Nous rendons possible une relation plus authentique et plus légère. Nous nous permettons de recevoir le témoignage d'une attention bienveillante. En effet par le sourire ou le rire déclenché et partagé l'expression de notre souffrance dédramatisée est favorablement accueillie . L'humour contient la notion de jeu. La vie est appréhendée avec la connotation orientale hindouiste: la vie est "maya", illusion ou éphémère. Elle ne mérite pas qu'on la prenne au sérieux au point de s'en rendre malade et malheureux.
L'esprit de compétition et le jeu Mais le mal-être n'en est pas pour autant suffisamment résolu ! L'humour peut être aussi une manifestation de la personnalité souffrante. Il permet de se faire remarquer en monopolisant l'auditoire en le séduisant. La tendance égocentrique reste encore bien vive. L'envie d'être plus heureux n'est pas satisfaite. Le besoin de reconnaissance est compulsif. Pour beaucoup d'entre nous il faut être brillant et dans l'excellence. Nous devons nous assurer que nous ne serons pas abandonné, ni relégué à une place subalterne. La peur de n'être pas aimé continue de sourdre, alimentant les rivalités de toutes sortes. La compétition s'empare de tous les domaines de notre vie jusque dans les loisirs. Il faut être le meilleur, donner l'air d'être supérieur ou au moins égal aux autres. Nous devons nous montrer à notre avantage face autres. Nous nous identifions aux incarnations médiatisées de la mode. Si ça nous est impossible, nous nous projetons dans le succès de la victoire et de la réussite. Le sport en est une illustration. Il faut gagner coûte que coûte! Faire partie du pays qui remporte la coupe! Porter le maillot du vainqueur! Revêtir le déguisement des héros!
Quand le jeu est pris trop à cœur La volonté de bien faire pour être reconnu comme étant quelqu'un de bien nous pousse à nourrir des ambitions sans cesse renouvelées. Nous prenons la vie tellement au sérieux que nous en devenons «grave». Nous nous absorbons dans des préoccupations raisonnables. L'austérité et la tristesse font de la vie un drame. L'essentiel se confine dans le nécessaire, l'indispensable et l'important. Vouloir évoluer, se transformer pour atteindre le bonheur ou l'harmonie et la paix nous enferme dans l'obsession du résultat et de la performance. «D'abord le travail et ensuite la récompense», voilà un conditionnement qui remet systématiquement à plus tard le plaisir de vivre. Il s'avère que la plupart du temps la promesse d'un temps plus heureux n'est pas tenue. Il y a tant de choses plus urgentes à faire. Parce qu'il est source d'attente fiévreuse du fait de sa rareté, le temps si précieux du plaisir, du rire et du jeu est pris très au sérieux. Les loisirs et les vacances sont sources de tensions au nom de la détente. Ces espaces sont indispensables! Il est vital qu'ils soient réussis et exploités au maximum. L'avidité de la réussite et de la rentabilité du temps de vivre est une tragi-comédie! La course pour réussir, la compétition pour arriver le premier, pour avoir la meilleure place font parfois presqu'un enfer de cet espace destiné au plaisir et à la joie de vivre . Nous vivons laborieusement plus pour survivre que pour jouir de chaque instant. Alors le temps trop rare du jeu et du plaisir est gâché parce qu'il est utilisé dans l'intention de récupérer un peu de force pour continuer à tenir le coup!
De la compétition à l'émulation Le jeu nous est donné pour stimuler notre perfectionnement par l'amélioration de nos capacités intellectuelles, psychiques ou physiques. Le jeu nous est offert pour établir des relations humaines apaisées et respectueuses. Et à ce titre la vie , qu'elle soit professionnelle, familiale, amoureuse ou amicale, devrait être vécue comme un jeu! Le jeu nous permet de nous divertir : c'est à dire de prendre de la distance avec la gravité dont nous affublons la vie et de connaître des moments d'insouciance propice à la régénération du métabolisme et du psychisme. Mais il y a différentes approches du jeu. Le jeu se vit différemment selon que nous sommes dans les tourments émotionnels plus ou moins emprisonnant. Le jeu commence par la compétition dés lors que nous sommes dans l'ignorance de notre valeur ou dans la mauvaise estime de soi. Le concurrent est investi du rôle de bouc émissaire. Il faut battre l'adversaire « à plates coutures ». Sur lui sont projetées tout un lot de pensées négatives, il est l'ennemi. Il faut éliminer le rival pour prendre sa place et recevoir les honneurs. Il y a là une énergie très égocentrique et agressive source de tensions fortes. Si nous perdons, c'est l'humiliation! Le monde s'écroule et nous avec ! Que de sentiments violents! La haine et l'intolérance ne sont pas loin! Pourtant, c'est un stade incontournable sur la voie qui mène au plaisir et à la joie . Dans ce cas, la satisfaction provient du résultat. Dés lors que la partie est terminée, quelle qu'en soit l'issue, il ne reste plus qu'à envisager la suite: c'est à dire une autre compétition , un autre challenge! C'est une addiction à la performance pour se convaincre que nous sommes quelqu'un de bien et voire même le meilleur! Il faut être gratifié par le résultat qui dépend de la comparaison d'avec les concurrents. Il faut être gagnant, parfois à tout prix, quitte à tricher! Le temps passé à savourer la victoire ( on les a eus! Je suis le meilleur et je peux encore mieux faire!) est éphémère. Le plaisir est plus proche du soulagement des tensions et des peurs qui ont précédé la compétition, le concours ou l'examen que du plaisir et de la joie du temps passé à vivre l'évènement avec tous ses sens et à se dépasser! Très vite il faut « ambitionner » ! Le mauvais perdant rumine son amertume et bougonne sa colère:« j'aurai ma revanche !». Une succession de défaites pourrait entraîner rancoeur, découragement, désabu et pessimisme. La violence sous-jacente de la frustration ruinerait tout espoir de réussite ultérieure...
Jouer pour se sentir relié Jouons pour le plaisir d'être en relation. Faisions tout pour que notre partenaire de jeu soit à son aise, pour que la partie de plaisir se prolonge dans la bonne humeur et dans la beauté et la fluidité des gestes et des émotions partagées. Ressentir la joie de créer dans la souplesse, l'attention, le respect mutuel, le plaisir et l'insouciance! Le jeu est émulation. L'émulation supplante la compétition. Elle est empreinte de générosité. Apprendre ensemble en s'offrant une attention réciproque. L'émulation propose de s'accompagner mutuellement pour que chacun progresse dans sa quête d'amélioration, uniquement par rapport à soi. L'émulation permet d'apprendre de l'autre et d'offrir tout autant à l'autre ce que nous savons et ce que nous sommes sans le moindre soupçon de rivalité. Connaissez-vous le plaisir de jouer la vie dans un échange joyeux ? Prenez-vous du temps dans votre quotidien pour que le jeu vous offre de partager les fou-rires ? Vous accordez-vous des moments d'insouciance et de légèreté qui vous rendent aimable, aimant et aimé ? Voulez-vous jouer la vie comme si rien n'avait plus d'importance que de se dévoiler, se découvrir et s'offrir sans fard, « sans peur et sans reproches »? N'aimeriez-vous pas que votre « je » entre dans le grand jeu d'une vie si courte? Ce « petit je » auquel nous nous identifions fait partie d'un grand jeu dont les règles sont l'authenticité, la simplicité, le plaisir et la joie. Voulez-vous jouer à la vie avec vous ? avec nous ? Avec eux ? Connaissez-vous vos règles si exigeantes qu'elle vous mettent sur la touche du terrain de jeu ? Souhaiteriez-vous échanger vos paramètres qui vous emprisonnent, vos interdits qui vous raidissent, contre l'autorisation au bonheur d'être vrai ?
Le
jeu est porteur de joie ; L'humour est une racine de l'amour.
Alain Mercier
Nous cherchons le bonheur sans pouvoir le vivre.
Est-il possible d'être heureux? Quelle idée nous faisons-nous d'une vie qui
soit belle? Malgré la religion, les différentes et nouvelles
formes de spiritualité ou bien la surconsommation, la souffrance humaine semble
résister à tous ces traitements. Sommes-nous condamnés à endurer tous nos maux? Nous savons que depuis que l'homme existe sur cette
terre, il a dû se confronter à des difficultés de tous ordres pour survivre.
Même si les temps ont changé, la confrontation à des péripéties, des situations
et des obstacles est toujours d'actualité! Et si la souffrance avait un
sens? Imaginons que le «malheur» n'aie jamais existé. Si,
dès les premiers âges de l'humanité, le bonheur s'était limité à ne pas
souffrir que serions-nous aujourd'hui? Insensibles? Aurions-nous seulement évolué de quelque façon que
ce soit? Pourrions-nous envisager l'idée que la souffrance
soit un moteur d'évolution? Quoi qu'il en soit, la souffrance est omniprésente
au quotidien. Ne pourrait-on pas composer avec elle plutôt que de vouloir
la faire disparaître avant que d'en
avoir compris la signification? Ne serait-il pas plus sage de la considérer comme un
ingrédient de la vie et comme une source d'apprentissage et d'enseignement? La vie telle que nous la connaissons depuis la nuit
des temps est basée sur le principe : naître, croitre, décroitre et mourir ou
bien selon le principe d'une constante transformation. Nous savons que rien ne
dure toujours, que rien ne peut demeurer en l'état. C'est une constatation qui,
semble-t-il, nous met dans un inconfort moral et qui est source d'émotions
douloureuses ! La perte, la séparation, la mort, les changements
radicaux sont des motifs de souffrances plus ou moins intenses. Pourtant, avec
un tant soit peu de recul, aprés avoir traversé souvent les aléas de la vie,
nous nous apercevons qu'ils étaient nécessaires pour notre évolution vers un
mieux être. La peur de manquer que ce soit de nourriture, d'une
bonne santé, du confort que nous estimons indispensable, d'argent ou encore de reconnaissance et d'amour fait
tourner le monde. L'homme fait preuve d'une ingéniosité farouche dés lors qu'il
s'agit de satisfaire ses intérêts qu'il juge vitaux. L'instinct prédateur La nature humaine est ainsi faite que nous faisons
dépendre notre bonheur de l'environnement. C'est à dire que l'être humain a
pour réflexe d'être un prédateur. Il consomme ce qu'il prend, ce qu'il prélève
à son environnement immédiat. Il élargit progressivement son territoire de
chasse tout en multipliant ses besoins et ses appétits. La relation à son environnement que l'homme
développe est directement soumise aux impératifs d'urgence dictés par le
«sentiment de nécessité vitale», c'est l'instinct de survie. Le contact avec ce
qu'il considère comme étant à l'extérieur de lui est donc avide et belliqueux. Le combat pour la vie élémentaire limite la
profondeur d'une sensibilité déjà peu nuancée. Il faut se battre contre la
nature, il faut lutter contre les éléments hostiles. La peur de manquer,
fait que l' unique de ses préoccupations
est d'être rassuré quant au minimum vital. Alors il convoite, tue, pille et
viole aveuglément. A ce stade, la conscience qu'il a de sa place dans l'Univers
est réduite à sa dimension la plus rudimentaire. La sécurité, qui est la condition de son «bonheur»,
est éphémère. Le combat pour la vie minimale occupe une place prépondérante au
quotidien. L'état de conscience de la «prédation civilisée» Aujourd'hui encore, dans le domaine des relations,
nous continuons à utiliser les formules telles que «je me nourris, je me sens
rempli» ou encore «je prends du bon temps». C'est encore là les restes
ataviques d'un passé de survivance. Cette forme d'avidité en vue d'être comblé trahi la
limitation égocentrique de notre capacité à communiquer et avec soi et avec
notre entourage. En effet, reconnaissons qu'une des souffrances les
mieux partagées par l'humanité entière c'est le manque d'amour. Autrement dit,
nous vivons dans une grande misère relationnelle. Nous sommes dans l'urgence
générée par la peur de la solitude. Nous sommes encore à l'âge du
«chasseur-cueilleur» mais aussi à l'âge du «conquérir-posséder» coûte que
coûte. Cependant, au fil du temps nous nous apercevons que
rien ni personne ne peut nous combler durablement. Toute cette énergie dépensée
pour un résultat décevant s'avère bien frustrant! Naissance de l'altruisme Alors, un sentiment plus subtil nait en nous. Nous
passons du besoin de prendre à tout prix, à la nécessité de composer, de commercer.
C'est le fruit de la nécessaire adaptation aux conditions de la vie dans un
milieu dont on s'aperçoit peu à peu dont nous dépendons. Nous prenons
conscience de notre dépendance incontournable à l'égard de ce qui nous entoure.
Nous apprenons à faire des compromis, à faire preuve d'attention et de
protection. Apparaissent les élans sensibles et de plus en plus respectueux. Par voie de conséquence, la conscience de soi
s'élargit. Elle inspire des comportements intelligents entre les pulsions des
désirs personnels et les sources sensées les combler! Voilà donc que notre mode relationnel devient
progressivement plus sophistiqué. D'une part, nous nous rendons à l'évidence
que notre entourage ne se soumet pas exactement à ce que nos attendons de lui
et d'autre part, ce dernier exprime lui-même des exigences qui ne sont pas
forcément, ou partiellement ou totalement, compatibles avec les nôtres. La frustration crée un conflit
qui se déplace peu à peu de l'extérieur vers l'intérieur de l'être. La découverte des mécanismes psychologiques personnels internes Jusqu'alors, pour se satisfaire, on utilisait la
violence coercitive. Il fallait faire plier ou supprimer la cause extérieure de
notre frustration. Désormais, il s'agit d'envisager le compromis ou même le
renoncement. C'est à ce stade qu'apparaissent les prémisses de l'introspection
ou tout au moins, dans un premier temps, l'inhibition des désirs. Nous sommes
amenés à diriger notre regard vers l'intérieur et à enrichir notre palette de
façons de communiquer. Au fur et à mesure que nous nous apercevons qu'il
faut tenir compte de notre environnement nous apprenons à évaluer la justesse
de nos besoins et désirs. La relation avec soi et la relation avec les autres
évoluent conjointement vers plus d'attention portée vers les uns et les autres. Ce phénomène d'élargissement de conscience et
d'approfondissement de la connaissance de nos fonctionnements relationnels se
développe aussi par un autre type de frustration : l'expérience de l'aspect
éphémère de la satisfaction. En effet ayant atteint les sensations de satiété, le
comportement d'augmenter la quantité, la qualité et l'intensité devient compulsif. C'est la sensation d'incomplétude qui peu à peu se
substitue aux besoins et aux désirs impérieux. Le manque viscéral source
d'avidité se transforme en
insatisfactions plus subtiles. La relation non-violente Du conflit primaire en vue d'obtenir, d'assouvir et
de posséder nous nous déplaçons vers un mode relationnel reposant sur la
confrontation non-violente. Chacune des
parties cherche le consensus par le biais de l'écoute mutuelle. Le compromis
est le résultat de la prise en compte de ses propres désirs et de ceux de
l'autre. Pour se faire reconnaitre dans ses souhaits il est
nécessaire de se connaître tel que l'on est! Je parle d'une connaissance de soi très pragmatique.
Être lucide, honnête pour être authentique et spontané. Or l'ignorance de soi, c'est à dire la
méconnaissance de nos fonctionnements psycho-émotionnels et de nos limitations,
nous pousse à adopter des stratégies relationnelles basées sur le contrôle des
apparences et d'exercer une nouvelle sorte de pression manipulatrice sur
l'environnement. La peur de ne pas être aimé, donc de se sentir exclu du clan,
nous emprisonne derrière des masques qu'on finit par ne plus oser déposer. Nous nous faisons alors violence pour donner une
image voilée dont on pense qu'elle est plus aimable que ce que nous percevons
de notre être! L'amour de soi nous ouvre à l'autre S'engager dans une démarche en vue de découvrir ses
masques derrière lesquels nous nous
dissimulons apparaît comme étant une étape importante. Sinon comment espérer vivre autrement, en relation
vraie avec soi comme avec les autres? Redevenir «simple». Ne plus se forcer à paraître.
Voilà une voie qui promet plus de souplesse et de fluidité au quotidien. Pour progresser sur le chemin de l'estime de soi
nous sommes invités à reconnaître et à accepter nos imperfections plutôt que
d'en avoir honte et de chercher à les cacher. Ensuite nous continuerons en les explorant
ou plutôt en écoutant ce qu'elles ont à dire. Nos
soit-disant défauts sont l'expression maladroite des potentiels auxquels nous
ne prêtons pas attention ou en lesquels nous ne croyons pas! Nous
souffrons de l'impossibilité d'exprimer et d'être reconnus dans ce que
nous ressentons et dans ce que nous sommes. Cette frustration est intense car elle fait obstacle
à l'amour que l'on est censé se donner,
offrir et recevoir! Dans ces conditions
nous sommes coupés de nous-même, donc coupé de l'autre. Nous faisons semblant.
Nous nous mentons à nous-même. Cette attitude met mal à l'aise l'autre autant
que nous car elle ne permet pas au partenaire de se révéler dans son
authenticité. Notre capacité à dévoiler ce que nous croyons être
nos faiblesses devient une réelle avancée vers l'expression de soi. Être vrai, être soi Trouver
le courage de se montrer tel qu'on est ne demande pas seulement de la volonté
mais par-dessus tout de ressentir dans son corps la fatigue et les douleurs
qu'inflige «le combat pour paraître». Le temps est venu de baisser la garde et
de déposer les armes : s'abandonner! L'acceptation
de soi émerge progressivement du mieux-être provenant de la diminution de
l'ardeur à prendre sur soi pour se conformer aux désirs fantasmés des autres. Nous
gaspillons beaucoup d'énergie à faire
illusion. Alors qu'en reconnaissant nos propres limites nous nous offrons un
espace de détente propice à la découverte de nos vraies envies au travers de
nos ressentis dans le corps. En conséquence les tensions et les agitations
ralentissent leurs rythmes effrénés, libérant de leur captivité, les sourires
créatifs et récréatifs et l'expression plus libre de nos désirs. La démonstrativité nait de la relation sincère et généreuse Ce
qu'on apprend de soi grâce à la relation aux autres est précieux. Le partager
avec eux n'est que le juste retour d'un service rendu. Pourquoi priverait-on
l'être aimé, sa famille ou ses amis ou même aussi ses collègues, de notre témoignage de reconnaissance et de
l'enseignement que nous avons reçus au travers du lien que nous partageons? Courrons-nous
un danger quelconque à dévoiler le sentiment ou l'émotion suscitée par
l'échange, la rencontre ou la confrontation des différents? Ne pas
manifester nos sentiments nous donne-t-il une forme de protection ou de
supériorité? Est-ce
là une façon de manipuler et de prendre le pouvoir? Revêtir
le masque de l'indifférence, de l'invulnérabilité et se cacher aux yeux de
l'autre est une façon de refuser la relation, surtout si, de surcroit, le désir
non conscient ou simplement non avoué est de nouer un lien affectif dont on
soit certain qu'on n'en souffrira pas! Nous
éprouvons tous le besoin d'être aimés! La crainte et la méfiance nous font nous
dissimuler derrière des masques peu avenants (certains iront même jusqu'à
dénier leur manque!). Elles détournent de nous le bonheur d'une relation
authentique et généreuse. Dans la
sincérité il y a de la générosité. Nous n'avons pas à cacher notre peur ou
autre émotion pas plus que notre désir et notre joie! Mentir n'est pas jouer! Offrir
ses doutes et incertitudes est tout aussi généreux que partager sa joie ou sa
tristesse! Dire ce qu'on ressent et perçoit est un cadeau qui permet à chacun
de se connaitre dans les effets qu'il
engendre. C'est donner une occasion précieuse d'une meilleure compréhension
mutuelle. Le manque est un composant de la relation fructueuse Pour
entrer en relation avec soi comme avec l'autre il est nécessaire d'en ressentir
ou le besoin ou mieux encore l'envie. L'attirance et le désir éprouvés pour
l'autre naissent d'une sensation de vide, d'incomplétude. Consciemment ou pas
nous n'allons vers quelqu'un que par nécessité. Il représente une partie de soi
que nous n'avons pas ou plus exactement qui doit être révélée ou ré-activée. Cette
facette de notre personnalité ignorée est comme notre enfant que nous
négligerions ou pire que nous ne reconnaitrions pas. L'enfant à l'intérieur de
nous pleure, crie, lance des s.o.s. Trop souvent nous faisons la sourde
oreille. Cependant nous ne sommes pas totalement inconscient. La «mauvaise
conscience» ou le «défaut de conscience» engendre un mal-être qui gâche notre
vie quotidienne. Alors le vieux réflexe de l'homme prédateur nous fait chercher
dans notre environnement immédiat ce qui pourrait bien apaiser ce malaise. La
fuite ne pourra pas durer éternellement. Ainsi
la vie proposera-t-elle des opportunités de mettre à jour ce que nous ne
connaissons pas de nous. Tôt ou tard nous entrerons en relation avec d'autres
dont la différence d'avec ce que nous sommes ou la ressemblance nous aideront. La confrontation est source d'épanouissement La
plupart d'entre-nous cherche la paix et
l'harmonie. Voilà une saine occupation qui semble vouée à nous exposer à de
nombreuses découvertes mais aussi à bien
des désillusions. Il
apparaît qu'on veut croire qu'un jour le repos d'une vie sans conflits
intérieurs et extérieurs nous sera donnée! Connaissez-vous une personne dans le
monde qui puisse incarner ce bonheur durablement? Ne faut-il pas une bonne dose
d'illusion pour le prétendre? Pour se
sentir pleinement vivant dans son corps, sa tête et son être intérieur ne
faut-il pas des sensations provoquées par des stimulations? Pouvons-nous
croire que le repos éternel existe dans un Univers en perpétuel changement et
en expansion? Qu'est-ce
qui nous rend vivant? Le
souffle du vent sur notre visage, les odeurs et les parfums des saisons, le
goût des aliments qui enchantent nos papilles et qui réjouissent, le regard de
l'aimé posé sur nous, la caresse que nous lui offrons, les sons et les mélodies
qui nous envahissent, les rires qui détendent et les larmes quand on
s'abandonne, les mots et les discussions échangées et même les silences
partagés, juste pour entrer dans la vibration des cœurs reliés... Les
émotions que nous contenons sont la matière première du désir d'entrer en
relation. Dire et oser confronter nos points de vue aussi différents soient-ils
est un geste d'amour de soi et de l'autre. Sans fard nous apprenons dans un
mutuel respect de l'authenticité et de la sincérité de chacun. La confrontation
n'est pas obligatoirement violente. Elle ne l'est que lorsqu'on veut prendre le
pouvoir afin de masquer notre mal-être. La complexe d'infériorité engendre un
désespoir tel que, pour se croire aimable, nous avons recours à la violence
verbale ou physique. Le besoin de reconnaissance est d'autant plus fort que
nous manquons d'estime de soi. Dans l'impuissance d'obtenir de l'autre cette
reconnaissance vitale un sentiment de panique s'empare de nous. Cela peut
arriver à un tel point que nous
faisons tout pour que le
révélateur-témoin de notre souffrance se taise ou disparaisse. Nous provoquons
la rupture! Cependant
le lien n'en est pas pour autant réellement coupé. Les émotions agitées de part
et d'autre continuent de nourrir une relation par pensées interposées. La
rancœur, la culpabilité, la tristesse etc..., entretiennent intérieurement la
relation sur un mode souffrant. Les manques et les excès réciproques des deux
personnalités en conflit feront qu'elles devront «in fine» se re-confronter
jusqu'à ce que chacun aie reconnu sa part de responsabilité. Chacune des
parties devra s'amender suffisamment pour que la relation puisse se rétablir
sur un ton plus conciliant. A moins que l'épisode de confrontation ayant porté
ses fruits il permette de nouer de nouvelles relations plus fluides. Le bonheur dans la relation Nous
nous réjouissons de ce que nous pouvons partager avec les êtres qui nous sont
chers. La vie est présente en tout ce qui existe. Le vivant s'entretient et se
perpétue grâce au lien qui relie tout ce qui est visible et invisible,
compréhensible et incompréhensible, connu et inconnu. Le trait d'union qui met
du sens à tout : c'est la relation. Il s'agit d'une énergie mystérieuse pour
beaucoup encore et bien réelle pour certain. C'est elle qui est la source de
tous les plaisirs et de tous les bonheurs. Elle tisse au fil des temps une
trame de plus en plus en plus fine qui met en contact et qui englobe toutes formes d'existences. On peut
la nommer «omni-conscience», ou «pensée-consciente» ou encore «amour». L'absence de bonheur et de joie de vivre est dû à notre
ignorance. Nous ne savons que trop peu de la vie et de sa source. Nous nous
confinons dans l'urgence et
l'impatience. Nous en éprouvons de la solitude. Nous n'accédons pas à la fierté
d'être unique ni à la confiance qu'offre d'être en relation avec la vie en soi
comme autour de soi. Se
savoir unique c'est se connaître profondément jusqu'à se sentir inclus dans
l'Univers. Se faire reconnaître en se montrant, en se dévoilant c'est être
humble. Alors, nous accueillons l'autre tel qu'il se présente à nous sans
jugement. Nous tissons ensemble la trame universelle de conscience et d'amour
en nourrissant un relationnel fluide de par notre sincérité et notre généreuse
démonstrativité. La
révélation de soi est source d'un enrichissement prodigieux. Notre gratitude
envers ceux et celles qui nous ont accompagnés tout au long du chemin de la vie
est infinie. Bénies soient les rencontres et les retrouvailles qui nous ont
façonnées. C'est
là un des plus grands bonheurs qu'un être humain puisse connaître. Il est
sans limites. La relation est la voie
qui mène à la sagesse de celui qui vit, découvre, apprend et aime toujours
mieux. Alain
Mercier
Invitation à découvrir « l'essence chamanique » du troisième millénaire
Dépouillée du carcan des dogmes, du culte de la personnalité et du pouvoir, la voie ancestrale chamanique est en pleine renaissance. Libérée de son habillage spectaculaire et exotique, l'essence du chamanisme apparaît comme un mode de vie exaltant s'appuyant sur l'art du ressentir. Elle développe la connaissance de soi par l'usage des sens et permet d'entrer en relation avec l'autre dans l'authenticité et la spontanéité. Le chaman est guide et initiateur sur le chemin d'une spiritualité intégrée au quotidien jusque dans le corps. La philosophie du chamanisme contemporain enseigne la pratique de l'humilité qui rend fort parce que souple et adaptable. L'esprit chamanique encourage à épouser plutôt qu'à contrôler. Jouir du courage d'être soi vaut mieux que de donner l'illusion d'être sans peurs et sans reproches. Nous sommes dans le troisième millénaire. Les sociétés et leurs moeurs ont beaucoup évolué au fil du temps, particulièrement au cours de ces derniers siècles lors des brassages de population dus aux invasions, aux évangélisations non moins intrusives et aux commerces variés. L'authenticité de l'essence chamanique réside-t-elle dans le respect fidèle et absolu des traditions et de la forme originelle des pratiques? Ou bien dans son adaptation aux mutations générationnelles des sociétés quant à leurs besoins essentiels ou encore au développement et à la sophistication de leur forme d'intelligence? Le chamanisme ne devrait-il pas répondre à la demande profonde de tous ceux qui cherchent à évoluer vers une vie meilleure dans le respect de soi et de l'univers au sein duquel ils se situent? Nous remarquons que la pratique chamanique s'est adaptée aux climats, aux cultures et aux préoccupations des sociétés contemporaines en dépit de la résistance des «traditionalistes». Laissons les querelles de clocher distraire les voyeurs et les intégristes! Penchons-nous
sur «l'essence du chamanisme», cette essence qui le fait
intemporel parce que en constante transformation.
Etre chaman Le chaman est comparable au «mat» du tarot de Marseille. On dit qu'il est fou aux yeux des hommes et sage aux yeux de Dieu. Autrefois choisi parce que différent à cause de troubles du comportement ou de handicap mental, aujourd'hui encore il est un dissident, un marginal qui cherche là ou personne n'ose aller. Il ramène au clan l'enseignement reçu au cours de ses voyages hors des normes et des limites imposées par les contingences du quotidien des hommes. Il ouvre la voie vers d'autres possibles en même temps qu'il entretient le lien de chacun avec l'invisible et qu'il rassemble autour d'un même sens du sacré. Le chaman est un authentique thérapeute dans le sens étymologique du mot: il relie à Dieu. Est-il un prêtre? Oui, puisqu'il est un officiant au travers des cérémonies qui ont pour but de permettre de se relier à la dimension spirituelle. Est-il un médium? Certainement, car il met en relation les morts et les vivants d'une part et d'autre part, parcequ'il peut élever sa connexion vers des sources d'enseignement plus élaborées et plus sages. Est-il un guérisseur? Bien plus encore, il se mobilise pour rétablir le lien altéré entre l'âme, la personnalité et le corps. Est-il un philosophe? Il doit l'être, dans ce sens qu'il élève la pensée des hommes en leur proposant de penser autrement et de redéfinir le sens qu'ils donnent à la vie. Est-il un enseignant? Assurément lorsqu'il transmet son savoir et qu'il accompagne dans les expériences et les initiations. Cette liste n'est pas exhaustive parce que l'humain est sur un chemin de transformation constante. Il est évident que ce qui peut définir un chaman au vingt et unième siècle sera remis en question inévitablement et régulièrement au fil des époques à venir.
L'essence chamanique est thérapeutique.
Elle nourri le lien sacré à la vie . Elle guide vers un état de conscience plus large, celui de notre co-responsabilité à l'égard du destin de la terre et de tout ce qui vit. La sagesse chamanique inspire un nouvel art de vivre. Elle enseigne que nous sommes co-dépendant à l'égard de tout ce qui existe. Elle développe l'utilisation des sens au service de la communication. Que serions-nous si nous étions privés de tout moyen sensoriel d'entrer en relation avec notre environnement? Inexistants! Cependant, nous avons beaucoup de difficultés à communiquer réellement avec soi tout autant qu'avec les autres. Notre rapport au corps est irrespectueux souvent par ignorance. L'inconscience de la vie de notre dimension charnelle en dit long sur la pauvreté de l'utilisation de nos cinq sens, de notre sensualité et de notre sensibilité. Les potentiels de jouissance, de plaisir et de joie sont bridés dans leur expression qualitative et dans l'expression des subtilités multiples qu'ils recèlent. Le développement de la conscience de soi passe par l'apprentissage d'une façon de vivre basée sur le ressenti tout autant que sur l'analyse intellectuelle. Utiliser ses cinq sens pour appréhender une situation, pour faire un choix ou encore trouver le bon mode pour entrer en relation met momentanément de coté la raison pour faire appel à la sensation intérieure ou intuition. Certains de nos sens sont particulièrement sous le joug du mental analytique: ce sont la vue et l'ouïe. Quant à l'odorat, le goût et le toucher ils le sont moins. Mais ils souffrent d'une limitation tout aussi réductrice: celle de l'absence de liens conscients avec le corps. Pour résumer nous dirons que nous vivons essentiellement dans notre tête! Du fait du manque de qualité et de subtile intensité dans nos expériences sensorielles au travers de nos relations (couple, famille, amis, collègues de travail) nous développons une avidité compensatrice qui nous porte préjudice tout autant qu'aux autres. La surconsommation nous plonge dans les comportements addictifs accentuant la mauvaise estime de soi: ce qui accroît la dépendance aux sources de compensation. Ainsi marche le monde et se multiplient et croissent les conflits ! Qui ne s'aime pas peut difficilement prétendre aimer les autres! Le chamanisme propose de redonner à nos cinq sens leur rôle premier: celui de permettre de ressentir et d'exprimer avec une précision et une subtilité telles que nous serons dans la juste expression de ce que nous sommes. En enrichissant notre palette de peintre-sensuel de perceptions fines et variées nous serons en mesure de vivre et de partager pleinement et avec sensibilité. Pouvoir compter sur ses ressentis c'est se donner les moyens de discerner spontanément sans avoir à réfléchir ni argumenter. Le lâcher prise tant convoité ne peut pas être le résultat de la seule volonté. Il repose sur la confiance en ce qui vit et ressent en soi dégagé de tout conditionnement moral, éducatif ou sociétal. A fil du temps nos préoccupations et nos centres d'intérêt changent. Nous pouvons nous permettre de nourrir des aspirations à un mieux être, à l'amélioration de notre aptitude à communiquer avec les êtres qui nous entourent. En conséquence naît le désir de développer une meilleure connaissance de soi. L'essence chamanique vibre en chaque homme, en chaque être vivant qu'il soit animal, végétal ou minéral. Rien de ce que nous connaissons n'échappe à la loi naturelle de la transformation permanente, aussi peu perceptible soit elle à nos regards peu attentifs. Enveloppés dans les brumes de nos peurs et de nos désirs «sans âme», nous avançons dans la vie sans le fil d'Ariane qui nous donnerait un sens à notre vie dont la cohérence nous échappe. L'essence chamanique enseigne les moyens de sortir de la grotte obscure de nos impasses et du chaos de nos émotions. Elle indique un chemin qui commence par développer l'attention envers soi et tout naturellement envers notre environnement. Cette «attention», dès lors qu'elle est nourrie par une intention ferme, va solliciter les capteurs que sont nos cinq sens. Ils vont devoir fonctionner sans être influencés ni par les émotions ni par les préjugés culturels et autres .
Les propositions du chaman C'est à ce stade qu'intervient l'accompagnement du chaman. Il consiste à nous aider à nous déconditionner. Retrouver l'instinct et cheminer vers l'intuition ne se fait pas dans l' apprentissage de quelque technique que ce soit. Il s'agit de déprogrammer le recours systématique aux certitudes des savoirs intellectuels ainsi qu'aux habitudes de pensée et de comportement qui confinent dans l'étroitesse d'une vie laborieuse et frustrante.
La mise en situations inhabituelles telle que, par exemple, marcher à l'envers ou les yeux fermés dans un lieu inconnu permet de mesurer combien nous sommes peu adaptable dans des conditions non répertoriées par le cerveau. Le chaman guide dans la découverte et l'épanouissement du pouvoir intuitif. Il s'agit d'entrer en relation sensorielle et sensuelle sans être pollué par des projections, des anticipations et des cadres restrictifs qui se veulent sécurisants bien qu'inappropriés aux situations qui se présentent. Progressivement le ressenti est libéré des brouillages émotionnels par des pratiques respiratoires qui dissolvent les émotions tout en libérant la charge énergétique qu'elles monopolisaient. La pratique de la transe offre de ressentir le corps dans sa dimension sensuelle animale et de prendre conscience de la puissance du mental qui censure l'envie d'abandon physique et de lâcher prise. Grâce au plaisir de ressentir le rythme des percussions et la persévérance de l'intention ferme, l'état de transe augmente et permet à la conscience de se déployer et de capter plus large et plus haut. Le sacré s'invite! C'est ainsi que sont reliées petit à petit les trois dimensions de l'être, à savoir le physique, la personnalité (et sa nature émotive) et enfin l'âme, c'est à dire la partie de soi qui est invisible et immortelle. D'autres pratiques chamaniques s'ajoutent pour permettre d'approfondir la connaissance de soi: ce sont les quêtes de vision ,les huttes à sudation et les voyages en état de conscience élargie. Certaines d'entre elles développent l'art d'entrer en communication sensorielle avec la nature et les éléments tels que la terre, l'eau, l'air et le feu. D'autres conduiront vers des compréhensions philosophiques et sacrées . Au fur et à mesure que l'apprenti avance sur la voie chamanique sa sensibilité augmente. Le potentiel de médium, présent en chacun à l'état latent, peut se réveiller et faire l'objet d'un apprentissage précis et encadré afin d'éviter les risques de dérapage . Prudemment il sera guidé vers les mondes invisibles de l'après vie et de plus en plus haut vers les plans de conscience spirituels. Le chamanisme accorde une importance toute particulière à l'événement de la mort. La fin de la vie et le passage vers l'au-delà font l'objet d'une réflexion et d'un enseignement profonds. La peur de la mort est présente en chacun de nous. Insidieuse, elle induit nos comportements. L'approche chamanique propose de nous familiariser avec tout ce qui concerne la mort . Au cours d'expériences de sortie hors du corps et de simulations du grand passage , l'art de l'accompagnement et de l'auto-accompagnement est enseigné. Nous en retirons un vif regain d'envie de vivre mieux et en conscience!
Le chamanisme se vit au quotidien. Il n'est pas un passe-temps pour personnes en mal d'aventures et d'exotisme. Il n'est pas non plus un refuge bâti sur l'imaginaire et l'hallucination pour oublier nos difficultés à vivre. C'est un mode vie qui exalte l'envie de vivre avec toujours plus de conscience dans la profondeur, dans l'intensité et l'émerveillement devant la richesse des possibles qui nous est offerte. Marcher sur la voie chamanique c'est s'ouvrir pour mieux être et mieux aimer. Chaque jour de notre vie est l'occasion d'apprendre, de découvrir et de comprendre. Chacune de nos respirations nous relie au monde au sein duquel nous vivons. Nos regards se posent sur nos proches ou d'autres moins intimes. Ils les touchent, les pénètrent et laissent en eux quelque chose de nous. Nos pensées rencontrent des pensées semblables chez l'autre. Faisons en sorte qu'elles soient heureuses pour qu'elles dansent avec d'autres pensées heureuses. L'essence du chamanisme ne cessera de vous inspirer. En la réveillant vous la révélerez en vous et autour de vous. Vous serez relié au-delà des barrières du temps à toutes et tous ceux qui ont foulé , qui foulent et fouleront le sentier de la vie en conscience.
Fraternellement, Agrhamyrkeo
PS: Toutes les activités que je propose, qu'elles soient en séances individuelles ou en ateliers, stages de groupe et formations servent cet idéal que j'ai développé dans le texte ci-dessus: l'essence chamanique.
Renseignements
complémentaires:
Une rupture sentimentale répond à la nécessité de se libérer d'une relation fusionnelle au point d'aliéner les deux partenaires. Lorsqu'une rupture affective ou amoureuse se produit deux grands cas de figure sont possibles. Premièrement la séparation se fait de manière brusque dans le conflit, la colère et la souffrance vive. Alors la charge émotionnelle sera associée durablement à la partie de vie vécue plus ou moins heureuse, et telle la pièce de monnaie dont les deux faces sont inséparables, les bons souvenirs seront liés aux mauvais. La transformation en sentiments pacifiques voir amicaux est difficile. Elle peut se faire dans un délai plus ou moins long selon la duré et l'intensité du lien amoureux. Deuxièmement la séparation c'est à dire la rupture du lien fusionnel prédateur est l'aboutissement d'une prise de conscience mutuelle et simultanée des partenaires. La maturation du lien (croissance, apogée et décroissance) se fait avec le temps qui lui est nécessaire. Une véritable transformation alchimique peut alors s'opérer permettant au lien contracté de se maintenir dans ce qu'il a de créateur, de s'enrichir au travers des compréhensions et des enseignements tirés de l'expérience vécue. Grâce à une communication maintenue sous la forme d'échanges sincères non accusateurs, le couple séparé prolonge sa relation dans une dimension amicale, intime de par ce qui a été partagé de fort et de profond. L'amour qui est à l'origine de toute rencontre et du désir de fusion peut se dégager du contexte émotionnel restrictif dans lequel il était emprisonné. Quoiqu'il en soit les liens contractés ne sont jamais rompus ! Dans le cas d'une rupture brusque et momentanée, le lien sera nourri dans l'émotion pour celui que se croit victime et dans le déni de l'émotion pour celui qui est à l'origine de l'action de séparation jusqu'à ce que la relation soit reprise là ou elle avait été interrompue ! Cela se fera soit avec la même personne si le lien est fort soit avec un autre partenaire dont la personnalité sera quasiment identique afin de reprendre le travail là où il avait été laissé. La rupture brusque d'un lien vient de ce que les partenaires n'ont pas été assez vigilants pour s'apercevoir que la relation devenait aliénante au point de faire obstacle à la loi d'évolution. Il est donc juste et bon de chercher à comprendre et à évaluer nos attitudes et nos pensées dès le début de la relation, pendant et après l'interruption si elle intervient. Je voudrais insister sur le fait que lors d'une rupture sentimentale le partenaire qui la provoque consciemment pourrait penser et donner à penser qu'il a muri sa décision et qu'il est détaché du lien qu'il partageait avec son partenaire. En fait la peur de l'abandon et de la solitude sont le lot de chaque être vivant. Hors dans l'acte de rompre il y a évidement une tentative de faire cesser des souffrances devenues insupportables. Ce qui abouti à cette situation de souffrance quasiment identique entre celui qui quitte et qui est quitté. Il est plus aisé de dénier la souffrance lorsqu'on est dans l'action car cette action provoque un soulagement temporaire. Tandis que lorsqu'on se sent victime les émotions sont dans une logique communément admise, cautionnée par la culture judéo-chrétienne. Mais ne soyons pas dupe, la souffrance est profonde en chacun et ceci a sa juste raison d'être. En effet la séparation si elle est radicale porte atteinte à la loi universelle d'Amour qui depuis la grande séparation du Big Bang enseigne que l'avenir est dans l'évolution vers toujours de plus justes relations entre les êtres vivants. Si nous nous replaçons dans l'intimité d'un couple qui se sépare brusquement du fait de l'incompréhension des mouvements évolutifs propre à chacun (transformation intérieure) nous nous apercevons qu'il y a une douloureuse amputation de la qualité exceptionnellement intime qu'une relation amoureuse d'amour est censée apporter : qu'elle soit réelle ou fantasmée ! L'amour à travers le couple cherche à créer une relation complice depuis l'âme en passant par le cœur et jusque dans le corps. Il semble que les peurs de la solitude et de l'abandon qui sont à l'origine des rencontres, l'emportent et contrarient le désir des âmes de connaître une forme de fusion qui soit nourrissante, enrichissante et qui permette une ouverture sur le monde ! L'âme n'en démordra pas ! Elle ne lâchera pas sa pression lumineuse jusque dans le corps pour que nous expérimentions sans relâche la relation aux autres et en l'occurrence la relation amoureuse jusqu'à ce que les liens affectifs, sentimentaux et amoureux puissent être vécus dans une réalité empreinte d'écoute, de complicité, de respect de soi et de l'autre, d'émulation réciproque et de plaisir de se sentir relié depuis l'âme jusque dans le plan physique. Vaste programme ! Pour l'âme le temps ne compte pas ! La richesse des échanges et leur profondeur sont possibles dans la relation amoureuse. Si l'élan sentimental est né d'une complicité nourricière qui engendre l'attirance physique, chacun des partenaires peut être dans une attitude de grande ouverture vis à vis de l'autre et ainsi se produit une émulation réciproque exceptionnelle. Les corps subtils, de par leur affinité de fréquence, dansent ensembles. Comme un couple de danseurs, ils communiquent avec une belle spontanéité. Ils rendent possible une communication télépathique créatrice d'un dialogue fluide et surprenant par le fait que les pensées exprimées s'ajoutent, s'enrichissent et s'élèvent. Fraternellement, AM
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Pour
que deux êtres aillent l’un vers l’autre, le désir réciproque est nécessaire.
Chacun a l’envie, reconnue ou non, de conquérir, de s’approprier ce
qu’il convoite en l’autre. Qui sème le vent récolte la tempête
dit-on. Les vagues de l’océan sont d’autant plus abruptes et
dangereuses que leur résistance au mouvement est forte. La
violence dans une relation est proportionnelle d’une part à la résistance
de chacun à se remettre en question ; d’autre part elle est aussi
liée à l’amplitude des différences des personnalités. En effet,
l’attirance éprouvée mutuellement repose sur les manques qui veulent
se nourrir des excès de l’autre et réciproquement. Plus les excès
comportementaux sont forts et opposés, plus l’attirance peut-être
passionnelle. Or,
la réticence que l’un aura à se laisser piller excitera la violence
des réactions de l’autre qui se comporte en prédateur. L’association
des deux partenaires durera grâce à leur complicité due à
l’attachement qu’ils ont à leur système névrotique de
fonctionnement. C'est-à-dire
que ni le bourreau ni la victime ne veulent et ne peuvent changer cette
entente tacite ! Chacun y trouve son compte. La situation leur donne
l’impression d’exister l’un par rapport à l’autre. Le
bourreau se sent reconnu dans son action car en inspirant la crainte il
croit posséder et s’attacher son partenaire suffisamment pour éliminer
le risque d’être abandonné, il doit redoubler d’effort, en vain,
pour contraindre sa victime qui au bout du compte lui échappera. La
victime craint son bourreau car elle a besoin de lui pour la pousser à la réaction
qui fera d’elle à son tour un être dominant. Elle adopte le
comportement de soumission pour approcher son idole afin de lui ressembler
plus tard. Elle s’appropriera le rôle du bourreau en l’affaiblissant
par le jugement que l’apitoiement sur soi autorise sans l’ombre d’un
scrupule. En
fait il n’y a pas de victime au sens propre du terme mais plutôt un
bourreau passif qui par son attitude de victime entretient une complicité
avec celui qu’il considère être son bourreau. Chacun cherche à
utiliser l’autre. Voilà
deux êtres qui cherchent désespérément la même chose : une forme
d’amour qui peut être le respect, la reconnaissance, l’attention,
l’affection, l’admiration, en tout les cas la prise en compte de la
part de l’autre d’un besoin impérieux qui n’a de cesse d’être
satisfait. Mais c’est en vain. Ainsi
la frustration et la colère forment de gros nuages d’orages et
permettent à la violence d’exprimer l’intensité de la peur qui réuni
les deux partenaires. Si
nous comprenons qu’il n’y a pas un bourreau plus qu’un autre, la
question est de savoir qui doit pardonner ! Le
pardon est un concept bien difficile à comprendre. C’est en principe la
victime qui se doit de pardonner à son bourreau tout autant que le
bourreau est censé demander pardon à sa victime. C’est ce que nous
enseigne la morale judéo-chrétienne. Mais
qui peut s’autoriser à juger quiconque et, qui plus est, son bourreau ? Certainement
pas un chrétien ! Ne
fait-on pas dire à Jésus : « que celui qui n’a jamais
péché lui jette la première pierre. » Pour
celui qui se réclame de la tolérance et de l’amour, juger l’autre
est un acte qui est digne d’un bourreau ! Le
jugement est trop souvent un moyen d’exclure, de bannir dans
l’intention de se protéger. Exclure est un acte de rejet. On
peut exclure l’autre en utilisant plusieurs formes de violence primaire.
Le jugement produit le même effet en produisant une violence déguisée
et cautionnée par une loi morale conçue par les « biens pensants ». Ce
qui réunit le bourreau actif et le bourreau passif-victime, c’est la
peur de n’être pas aimé, c’est
aussi le besoin de se nourrir l’un de l’autre pour évoluer vers une
meilleure connaissance de soi et un développement de l’autonomie
affective. La
notion de pardon est associée au concept de faute et de péché. Mais
cette idée de pardon qui implique la culpabilité peut contracter et
endurcir la personnalité au point d’inciter à camoufler ce qu’elle
considère d’imparfait et de honteux en elle. En
conséquence, cette mauvaise estime de soi engendre une grande frustration
et exacerbe la tentation de critiquer et de juger. Ne
pas se sentir à la hauteur de l’image que l’on croit indispensable
d’avoir et de donner pour mériter l’amour et la reconnaissance
aboutit à la colère. Considérant
que le pardon est indissociable du jugement nous pouvons difficilement
comprendre comment le pardon puisse être une solution qui mènerait à la
paix. Le
pardon est, au bout du compte un tour de passe-passe qui nie la souffrance
des deux partenaires et qui en font deux être inégaux devant Dieu. Pour
pardonner il faut se sentir supérieur ou meilleur que l’autre ! Aimer
c’est accepter l’autre tel qu’il est, avec ses limites qui bien que
différentes des notres ne sont pas pour autant méprisables ! Chaque
être humain est un enfant sur le chemin du devenir et de
l’accomplissement. Un enfant de l’école primaire est-il condamnable
aux yeux d’un lycéen ou d’un étudiant simplement parce qu’il n’a
pas parcouru le même chemin que ses aînés ? Ou bien encore la différence
de façon de penser et de s’exprimer doit-elle engendrer le mépris et
la condamnation ? La différence est source de complémentarité. Le
pardon est une attitude préliminaire à la maturité qui permet
d’accepter la différence par la compréhension. Le pardon est un stade
indispensable mais limité par la non compréhension et l’inconscience
des deux parties. Celui qui croit devoir pardonner ressent un élan
d’empathie qui lui redonne du pouvoir et un ascendant sur celui qu’il
estime être son bourreau. L’apitoiement sur soi se déplace vers le dit
« bourreau », et la victime prend alors pitié de celui
qu’il a craint et haït jusqu’alors. Le
bourreau quant à lui contacte une sensation nouvelle, celle d’être
pris en considération non pas par la violence et la souffrance qu’il a
fait subir, mais grâce à sa vulnérabilité et à sa faiblesse. Les
rôles sont inversés. Juger
dans l’émotion c’est un acte de survie égocentrique qui ne peut
qu’aboutir à une fermeture de la relation. Par contre Juger c’est
aussi s’autoriser à évaluer une situation ou à apprécier une
personne en comprenant les tenants et les aboutissants de son
comportement. Le jugement devient une source d’intelligence, de tolérance
et de compassion. Ce qui différencient les deux aspects du jugement,
c’est la qualité de l’intention. Lorsque
jugement et pardon sont utilisés pour défendre des intérêts égoïstes,
ils sont imprégnés de l’énergie de l’exclusion, mais s’ils sont
la conséquence d’un questionnement profond, visant à mieux connaître,
ils deviennent des étapes lumineuses sur la voie de l’apprentissage de
l’amour.
A.M.,
Le 15 octobre 2009
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